Astuce du plongeur : Regarder les Gorgones

Trouver des organismes particuliers

Les gorgones sont toujours un régal au regard des plongeurs, qu’elles soient pourpre, blanche, orange ou jaune. On va souvent les observer de loin, leur beauté suffisant à elles-mêmes.

Pourtant de nombreux organismes y vivent et cela vaut la peine de s’approcher et de détailler les branches. Ces organismes ont souvent adopté une couleur qui ressemble à leur support et ils sont difficilement repérables.

C’est le cas de la simnie blanche, un petit gastéropode très joli mais assez rare. (Voici un lien, je ne dispose pas de photo personnelle : https://doris.ffessm.fr/Especes/Simnia-spelta-Simnie-blanche-310/(rOffset)/0).

C’est aussi le cas de la tritonie des gorgones, un petit nudibranche présentant des bouquets sur son dos. On peut aussi voir sur la même branche sa ponte assez particulière.

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On pourra aussi trouver une avicule hirondelle, un bivalve au joli nom mais qui sait bien se camoufler en se couvrant d’épibiontes. (Un lien encore ici : https://doris.ffessm.fr/Especes/Pteria-hirundo-Avicule-hirondelle-846/(rOffset)/0).

 Petit jeu : Sur une des gorgones, il y a une simnie !

Le mot du mois : Chromatophore

Nous sommes certainement nombreux à nous être extasiés devant une seiche comme sur la photo ci-après ! 

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Mais d’où viennent ces changements de couleur, ces irisations extraordinaires qui nous laissent perplexes ?

Ce sont les chromatophores qui en sont responsables. Ce sont des cellules qui contiennent un pigment d’une couleur donné, noir, blanc, rouge, jaune, brun ou bleu. Cette cellule est capable de se rétracter ou de se dilater sur commande et la couleur contenue dans la cellule apparaitra plus ou moins. L’organisme peut ainsi modifier la coloration de son corps.

Si ces changements prennent un long temps chez la majorité des animaux qui possèdent ces chromatophores, chez les céphalopodes comme la seiche ou le poulpe, ils sont quasi instantanés.

Ces changements vont servir dans plusieurs types de situations :

  • le camouflage par homochromie, l’organisme prend la couleur du support sur lequel il se trouve,
  • les interactions sociales comme la parade amoureuse,
  • la défense.

Certains poissons vont pouvoir changer de couleur la nuit comme la mendole qui va faire disparaître sa tache caractéristique.

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Photo mystère

Cette photo a été prise de nuit à La Love à Antibes. Ce poisson dort à
l’abri en essayant de se faire plus gros qu’il n’est en déployant sa
nageoire dorsale pour effrayer ses prédateurs.

La photo mystère précédente était un porte-écuelle de Candolle,
peut-être une femelle. Il a la particularité d’avoir un disque adhésif
ventral issu de la modification de ses nageoires pelviennes. Cela lui
permet de se maintenir dans toutes les positions dans sa cachette, y
compris la tête en bas !

Réponse :

Ce poisson est un sar commun qui fait partie de l’ordre des percoïdes comme le mérou. Il est reconnaissable à son opercule bordé de noir, sa tache située près de la nageoire caudale en forme de selle (un rond un peu allongé), avec ses nageoires pelviennes et sa caudale d’abord blanches puis sombres à noires, et surtout avec ses stries sombres verticales tant qu’il ne dépasse pas 15 cm environ.
Cette photo a été prise la nuit et le sar comme de très nombreux poissons, va changer de robe. Il va s’assombrir et les stries vont apparaître franchement. Il va aussi déployer sa nageoire dorsale pour paraître plus gros, trop gros pour ses prédateurs. Il reste sur le fond ou à proximité pour dormir ainsi.
Ces stries seront plus ou moins visibles selon la taille du poisson mais aussi du milieu dans lequel il évolue. En milieu clair, elles iront jusqu’à disparaître alors qu’en milieu sombre, elles vont devenir très visibles certainement pour se fondre dans le décor. C’est un moyen de défense et non d’attaque car, ils mangent des crustacés, mollusques et échinodermes peu rapides ! Ils sont capables de briser leurs coquilles grâce à leurs puissantes molaires.